Le pulvérisateur agricole est un équipement qui permet d’assurer la protection des plantes contre les maladies, les ravageurs et la pression des maladies, mais aussi leur fertilisation. Il est construit à partir d’une structure en métal ou un porteur qui soutient une cuve. Il pulvérise les produits grâce à un système composé d’une pompe, d’une rampe et de buses. Plus de 230 000 appareils équipent aujourd’hui les fermes françaises, que ce soit en grandes cultures, en viticulture ou en arboriculture.
Les appareils peuvent être de 3 types :
Différents cadres d’attelage sont disponibles. Les portés disposent généralement d’un dispositif d’attelage 3 points classique ou automatique type triangle. Les traînés sont attelés par l’intermédiaire du timon et peuvent intégrer, de série, comme en option, un dispositif d’essieux suiveurs comme chez ARLAND avec le modèle EXPERT 4200. D’autres proposent des systèmes pour améliorer la suspension comme le METRIS 2 chez KUHN ou le CAMPO 44-65 chez MASCHIO GASPARDO.
Les cuves sont fabriquées le plus souvent en polyéthylène. On trouve aussi du polyester et des cuves en acier, mais c’est plus rare.
Elles sont en moyenne de :
La mise en œuvre est contrôlée à l’aide d’un panneau positionné à l’avant du pulvérisateur. L’ajustement des réglages peut se faire de façon manuelle par l’intermédiaire de vannes ou de volants. Elle peut aussi se faire à l’aide de programmes prédéfinis et automatisés depuis la cabine.
Les éléments indispensables à la préparation de la bouillie et au rinçage sont :
La régulation ou comment est réglée la pression dans le circuit de pulvérisation
Pour faire circuler les bouillies, les pulvérisateurs agricoles détiennent tous des pompes. Elles peuvent être à pistons, pistons membranes ou centrifuges et entraînées par prise de force ou moteur hydraulique (centrale ou tracteur). La régulation se fait :
De nouvelles technologies viennent apporter plus de précisions au DPAE et notamment le DPAE « changement de buse ». KUHN propose également la technologie PWM (pulsation à longueur modulée) sur les LEXIS et METRIS 2.
Ils ont souvent pour vocation d’éviter les sédimentations des produits en suspension dans les circuits et donc le bouchage des buses.
Différents modèles existent :
Les modes de pilotage sont divers. Ils vont du plus simple au plus complexe au niveau électronique. L’électronique apporte aujourd’hui une précision importante, tant :
Il permet aussi d’automatiser la mise en œuvre, le dépliage et le repliage de la rampe. Différents boîtiers sont disponibles en cabine. Chaque constructeur détient généralement un terminal propre à la machine, puis décline un terminal ISOBUS dans ses couleurs.
Les fonctionnalités sont diverses, mais couvrent généralement de série ou en option :
Un joystick est parfois disponible en équipement pour plus d’ergonomie, comme sur l’iXtrack de KVERNELAND.
Pulvérisateurs portés, traînés ou automoteur de pulvérisation… Il existe plusieurs types d’appareils de pulvérisation sur le marché pour traiter vos cultures ou les fertiliser. La configuration idéale est fonction de l’exploitation concernée, de sa surface et de son organisation. Mais elle dépend aussi du tracteur et du parcellaire. Pour optimiser l'efficacité de vos appareils de pulvérisation, un facteur crucial est une bonne météo. Consultez la météo agricole gratuite pour des prévisions précises. Tour d’horizon des types de modèles et exemples d’utilisation.
Ces pulvérisateurs sont reliés au tracteur par un cadre sur l’attelage. Ils sont adaptables sur des tracteurs de gabarit moyen, notamment ceux présents sur les fermes de polyculture élevage. Leur achat se fait généralement sur des petites à moyennes exploitations, ou celles désirant profiter d’une manœuvrabilité importante. Ils sont parfaits pour les petits parcellaires, en pente ou avec dévers. Le suivi du terrain est meilleur que sur les appareils traînés. Presque toutes les marques sur le marché disposent d’une gamme de pulvérisateurs portés.
La visibilité est également meilleure sur les portés : ils sont plus compacts que les modèles traînés.
Dans les gammes de produits portés, les marques actuelles proposent :
L’ajout d’une cuve avant peut augmenter le volume de 1000 litres, le portant à 3000 litres.
Les pulvérisateurs traînés sont composés d’une structure type chariot attelée au tracteur sur laquelle est fixée une cuve. Leurs capacités sont plus importantes : 2000 à 12000 litres pour des largeurs de 24 à 40 mètres.
Pour exemple :
Leur prix plus élevé est compensé par un volume important, ce qui permet une augmentation du débit de chantier.
La puissance tracteur nécessaire (120Ch) reste modérée comparé à un ensemble porté avant / arrière (160-180 Ch). Mais les combinaisons sont parfois préférées aux modèles traînés, car elles permettent de profiter de la maniabilité d’un porté tout en disposant d’un volume équivalent au traîné.
Les automoteurs restent des achats réservés aux très grandes exploitations céréalières, CUMA céréalières et entrepreneurs de travaux agricoles (ETA). Le confort de travail est très agréable. Un gain de temps et une réactivité importante sont appréciables sur l’automoteur (pas de temps d’accrochage ou dételage). Ce matériel est exclusivement réservé au travail de pulvérisation. Il est donc moins polyvalent et nécessite d’être mobilisé sur une grande surface pour être rentable. Au contraire, la possibilité de décrocher le pulvérisateur traîné sur un ensemble tracteur + pulvérisateur laissera à l’exploitant agricole le choix d’utiliser le tracteur pour d’autres travaux.
Enfin, il est plus facile d’entrer dans les parcelles pour des traitements tardifs sur colza ou maïs.
L’investissement devra être réfléchi parmi tous ces critères précédents, d’autant que son coût est souvent équivalent à un ensemble tracteur + pulvérisateur traîné.
Pour traiter vos cultures, vous pouvez investir dans un pulvérisateur porté, traîné ou automoteur. Avantages et inconvénients de ces équipements agricoles.
Types de pulvérisateurs | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Pulvérisateurs portés | Maniabilité Visibilité Compacité Suivi du dévers Prix | Capacités limitées (volume) Temps d’attelage / décrochage |
Pulvérisateurs portés avec cuve frontale | Augmentation de la capacité (volume) par rapport à un porté arrière simple | Besoin d’un tracteur à forte puissance par rapport à un ensemble tracteur + pulvérisateur traîné. |
Pulvérisateurs traînés | Capacité importante Puissance tracteur modérée par rapport à un ensemble porté combiné | Maniabilité Visibilité limitée Suivi du dévers |
Automoteurs | Capacité importante (volume) Passage tardif possible (ex : colza, maïs) Pas de mobilisation de son tracteur Gain de temps (attelage / décrochage) Confort de travail Vitesse de travail Suivi du terrain | Coût au moins équivalent à un tracteur + pulvérisateur traîné Poids dans la parcelle Suivi du dévers Moins polyvalent qu’un ensemble tracteur + pulvérisateur |
Le pulvérisateur agricole est l’un des outils indispensables à détenir sur une exploitation. C’est un investissement rentable, pour peu qu’on le choisisse sur de bons critères.
Il existe différents niveaux de prix. Ils sont fonction du type de pulvérisateur, des matériaux utilisés pour la construction, mais également de leur niveau d’équipement, notamment en agriculture de précision.
Le prix d’un pulvérisateur agricole est fonction de nombreux critères. Type de pulvérisateur, équipements…Revue de quelques références pour investir en toute connaissance de cause.
Il existe aujourd’hui 3 types de pulvérisateurs couramment utilisés dans les exploitations agricoles. On peut déjà déterminer une fourchette de prix d’achat en fonction de cette catégorisation :
Un prix d'achat décuplé pour des options
La construction de ces 3 types de pulvérisateurs est très différente, de même que les capacités en termes de volumes. Mais force est de constater que le tarif est surtout fonction des équipements sur les machines.
Selon le guide du prix de revient des matériels édité par la FNCuma, le prix d’achat des pulvérisateurs portés varie ainsi de 1 à 8. La même logique s’applique également aux machines traînées ou aux automoteurs : les équipements font vite grimper le prix d’achat.
Il s’agit notamment des équipements qui permettent d’atteindre une précision plus importante :
Il peut aussi s’agir d’options pour garantir un confort ou une maniabilité plus importante :
Pour exemple, chez EXEL INDUSTRIES (marques TECNOMA, BERTHOUD, HARDI, EVRARD), un modèle toutes options peut valoir le double d’un modèle simple. Le TECHNIS II tout équipé coûte même jusqu’à 3 fois son tarif par rapport au modèle simple (155 000 contre 55 000 €).
Chez FENDT, le ROGATOR 300 est un contre-exemple, puisque le modèle toutes options vaut seulement 1.08 fois celui sans options (125 000 contre 115 000 €).
Si vous avez investi dans un pulvérisateur récent sans prendre en compte ces options et que vous le regrettez, il est tout à fait possible de s’équiper après l’achat, tout en limitant les coûts.
Vous pouvez ainsi, via les constructeurs ou via des sociétés spécialisées, changer votre système de régulation ou adapter la coupure automatique de tronçons...
Certaines sociétés proposent ainsi le passage du DPM au DPAE pour un coût de 1 500 à 2 000 € sous réserve de compatibilité. La coupure automatique de tronçons est, elle, facturable à hauteur de 5 000 à 10 000 € selon les options choisies.
L’un des critères de choix pour investir dans un pulvérisateur est forcément le tarif à l’achat. Mais le bon réflexe à avoir pour prendre la meilleure décision est de calculer son coût moyen à l’hectare.
De nombreuses aides et fichiers de calculs existent sur le web pour vous assister dans cette démarche.
La FNCuma publie chaque année un guide qui calcule ce coût sur différentes machines, dont les pulvérisateurs. Il est facile de trouver des références et des moyennes pour savoir où vous vous positionnez.
De manière générale, le coût de revient est compris entre 6 et 15 €/ha pour les pulvérisateurs.
Pour exemple et dans l’Est de la France en 2019 :
Les frais d’entretien peuvent faire monter la facture après quelques années d’utilisation. D’après Entraid, ce coût est de 1,50 €/ha. Il reste cependant modeste par rapport à d’autres machines agricoles.
Il représente surtout des opérations de maintien des performances comme le changement des buses ou d’autres opérations rendues nécessaire après contrôle obligatoire des pulvérisateurs.
En bref, les matériels de pulvérisation vieillissent bien de manière générale. Mais des frais plus importants peuvent apparaître après quelques milliers d’hectares : sur des traînés, lorsque le pulvérisateur atteint 8000 ou 9000 hectares par exemple.
Sources :
https://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/cgaaer_16097_2017_rapport.pdf
https://www.perspectives-agricoles.com/file/galleryelement/pj/7b/f3/29/72/404_7056433838225986207.pdf
https://www.arvalis-infos.fr/les-consignes-a-respecter-pour-une-gestion-au-champ-ou-a-la-ferme-@/view-7591-arvarticle.html
https://centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/Centre-Val-de-Loire/122_Inst-Centre-Val-de-Loire/Produire_Innover/Machinisme/Reglementaire/45_Fiche_pulverisateur.pdf
https://www.perspectives-agricoles.com/file/galleryelement/pj/7b/f3/29/72/404_7056433838225986207.pdf
https://www.perspectives-agricoles.com/machinisme-vers-toujours-plus-de-precision-et-d-automatisme-@/view-3165-arvarticlepa.html
http://www.occitanie.cuma.fr/sites/default/files/gpr_sw_2017_version_occitanie_mdef.compressed.pdf